Reproduction de dessin Figures, d'après le Jugement Dernier à la Chapelle Sixtine de Giorgio Vasari

Le Jugement dernier de Michel-Ange : Une fresque monumentale

Le Jugement dernier est une immense fresque réalisée par Michel-Ange entre 1536 et 1541. Elle orne le mur d'autel de la chapelle Sixtine au Vatican, à Rome. Cette œuvre gigantesque, qui mesure 13,7 mètres de hauteur sur 12,2 mètres de largeur, est considérée comme l'un des chefs-d'œuvre de la Renaissance italienne et de l'art occidental en général. Elle représente le jugement dernier tel que décrit dans la Bible, avec le Christ au centre, entouré de saints et d'anges, jugeant les âmes des morts qui ressuscitent.

Un contexte historique mouvementé au cœur du Jugement dernier

La commande du Jugement dernier intervient dans un contexte historique troublé. L'Europe est secouée par la Réforme protestante, qui remet en cause l'autorité de l'Église catholique romaine. Le sac de Rome en 1527 par les troupes de Charles Quint a profondément marqué les esprits et fragilisé la papauté. Dans ce climat d'incertitude et de remise en question, et suite à l’incendie de l’autel de la Chapelle Sixtine, le pape Clément VII, puis son successeur Paul III, souhaitent affirmer la puissance et la grandeur de l'Église catholique, mais surtout laisser une trace de leur règne dans l’un des bâtiments les plus important du catholicisme, à travers un programme artistique ambitieux pour la chapelle Sixtine. Michel-Ange, déjà célèbre pour avoir peint la voûte de la chapelle entre 1508 et 1512, est sollicité pour réaliser cette fresque monumentale. L'artiste, âgé de plus de soixante ans, hésite à accepter cette commande qu’il trouve peu attractive. Il finit par céder aux instances du pape et se lance dans ce projet colossal qui l'occupera pendant près de cinq ans.

Le Jugement dernier : une composition dynamique et tourbillonnante

Le Jugement dernier se caractérise par une composition extrêmement dynamique et complexe. Michel-Ange rompt avec la tradition iconographique en représentant le Christ non pas comme un juge serein et hiératique, mais comme un athlète puissant et musculeux, dans un geste impétueux de damnation. Autour de lui, une multitude de personnages s'agitent dans un tourbillon de mouvements ascendants et descendants. Les saints et les élus sont emportés vers le ciel, tandis que les damnés sont précipités vers les enfers. L'espace pictural est saturé de corps nus, aux poses athlétiques et expressives, qui traduisent la violence des émotions et la tension dramatique du moment. La palette chromatique, dominée par les couleurs vives et contrastées, renforce l'intensité de la scène.

Le Jugement dernier : Le Christ juge et la Vierge intercède

Au centre de la composition, le Christ occupe une place dominante. Son regard sévère et son geste impérieux expriment sa puissance et son autorité. Il est entouré de la Vierge Marie, qui semble implorer sa miséricorde pour les âmes des défunts. Autour d'eux, se pressent les apôtres, les prophètes, les martyrs et les saints, reconnaissables à leurs attributs. Parmi les personnages les plus remarquables, on peut citer Saint Barthélémy, qui tient dans sa main sa propre peau écorchée, sur laquelle Michel-Ange aurait peint son autoportrait. En bas de la fresque, les anges sonnent de la trompette pour réveiller les morts et annoncer le jugement dernier. Les damnés sont précipités dans les Enfers par les démons, tandis que les élus sont accueillis au Paradis.

Le Jugement dernier : Une symbolique complexe et polysémique

Le Jugement dernier est une œuvre riche en symboles, dont l'interprétation a fait l'objet de nombreux débats. La nudité des personnages, qui a choqué les contemporains de Michel-Ange, peut être interprétée comme une allégorie de la condition humaine face à la divinité. Les corps musculeux et athlétiques des personnages renvoient à l'idéal de beauté de la Renaissance, mais ils symbolisent également la force et la puissance du jugement divin. Les différents groupes de personnages, les objets et les gestes représentés dans la fresque sont autant d'allusions à des passages bibliques ou à des traditions théologiques. On retrouve ainsi la présence de Charon et de Minos, figures de la mythologie grecque, rappelant l'influence de l'Antiquité sur la culture de la Renaissance.

Le Jugement dernier : Un chef-d'œuvre controversé et une influence majeure

Le Jugement dernier a suscité de vives réactions dès sa création. La nudité des personnages et la violence de certaines scènes ont choqué les critiques les plus conservateurs, qui ont réclamé la destruction de la fresque. Michel-Ange a été accusé d'impiété et d'obscénité. Après la mort de l'artiste, le Concile de Trente (1545-1563) a ordonné que les parties jugées les plus indécentes soient recouvertes de draperies. Ces modifications ont été ajoutées par Daniele da Volterra, un élève de Michel-Ange. Malgré les controverses, Le Jugement dernier a exercé une influence considérable sur l'art occidental. La puissance expressive de la composition, la maîtrise anatomique des corps et la richesse symbolique de l'œuvre ont inspiré de nombreux artistes, de la Renaissance au XXe siècle. Le Jugement dernier demeure aujourd'hui l'une des œuvres les plus célèbres et les plus admirées de Michel-Ange, et un témoignage majeur de l'art de la Renaissance.

Cette oeuvre est un dessin de la période de la renaissance appartenant au style maniérisme.

Le lieu de conservation de « Figures, d'après le Jugement Dernier à la Chapelle Sixtine » est Louvre, Paris, France.